Le 14
février 1803 au Foeil, Jean Louis, tout jeune veuf de 23 ans,
épouse Michelle Gicquel qui en a 22. Ses parents habitent
à la Belle Aire d'à Bas en Le Foeil. Sa mère
est Marie Jeanne Allaire. Son père, Gilles Gicquel,
laboureur, est conseiller municipal. Guillaume Gallouët, le
maire, qui reçoit les consentements des jeunes
mariés, est voisin et ami de la famille Gicquel ; il
est même le parrain d'Anne, la jeune sœur de Michelle.
À
l'église, Gilles Gicquel, Jean Gicquel, Charles Théfo
et Françoise Reux sont les témoins de l'engagement du
nouveau couple.
Jean Louis Fol et Michelle Gicquel
auront neuf enfants, tous nés à la Ville
Auvé en Cohiniac : Jeanne Marie naît le 11
décembre 1803 ; nous ne lui connaissons pas de descendance.
Marie Magdeleine naît le 12 mai 1805 et Michelle le 4 octobre
1806.
Les trois enfants qui naissent ensuite mourront sans
descendance : Jeanne Marie (1809–1831), Jean
François (1810–1811) et Jean François
Francis (1811–1811). Quant à Anne Marie, elle
naît le 10 octobre 1813 ; elle épousera Michel Corno.
Le
huitième enfant de Jean Louis et Michelle Gicquel,
Françoise Louise née en septembre 1815 ne vivra qu'un
mois.
Jean Louis est le benjamin ; il naît le 19
janvier 1817 et n'a qu'un peu plus de deux ans lorsque son
père meurt le mardi 8 juin 1819 à la Ville
Auvé à l'âge de 40 ans.
La
nouvelle du décès de notre ancêtre est
transmise au Préfet du département des
Côtes-du-Nord le 4 mai 1821 par Sylvestre Le Febvre, maire de
Cohiniac. Son courrier annonce le décès de «
Jean Fol, répartiteur,
décédé depuis peu ».
(A.D. Côtes-d'Armor, 3M297) Jean Louis Fol, époux de
Michelle Gicquel, était donc répartiteur de
l’impôt foncier. Peut-être
était-il aussi conseiller municipal... Il reste à le
vérifier.
Été 1824. Marie
Magdeleine Fol et sa sœur Michelle vont se marier. Marie
Magdeleine a un peu plus de dix-neuf ans et Michelle pas tout
à fait dix-huit. Les futurs maris sont deux frères :
Louis Marc et Jacques François Crézé. L'un
et l'autre sont domiciliés au Foeil mais sont nés
à Saint-Brandan. Les ancêtres de cette famille de
toileux vivaient à Lanfains où les registres
paroissiaux les plus anciens les mentionnent déjà
vers 1640.
Ce double mariage est
célébré à la maison commune de
Cohiniac le lundi 26 juillet 1824, en la fête de Sainte Anne,
et deux jours plus tard, le mariage religieux se déroule en
présence des parents des époux, de Michelle Gicquel,
mère des épouses, de Jean Crézé,
François Gicquel, Gilles Gicquel et Pierre
Crézé de Quintin. Les deux jeunes couples
s’installent ensuite au Foeil où naîtront
tous leurs enfants.
Mais en préparant les
documents administratifs nécessaires à la
célébration de ces deux mariages, quelqu'un a
remarqué une anomalie : la naissance de Michelle Fol ne figure
pas dans le registre d'état civil de Cohiniac. Jacques
François Crézé n’a pourtant pas
épousé une ombre.
Pour quelle
raison Jean Louis Fol, ce 4 octobre 1806, oublia-t-il de se
présenter à la mairie pour déclarer la
naissance de sa fille ? Nous ne le savons pas mais ce qui est certain
c'est qu'il faudra attendre mars 1825 pour que la mention de cette
naissance, suite au jugement du tribunal de première instance
de Saint-Brieuc, soit portée au registre
d’état civil :
« Acte
de naissance de Michelle Fol qui se dit fille de Jean Fol et de
Michelle Gicquel est née en la commune le 4 octobre 1806, n'a
pas été inscrite sur les registre de naissance de la
commune ...
... ont comparu Michelle Gicquel veuve de Jean
Fol, agée de 45 ans, ménagère, mère
de la dite Michelle Fol et Jean Le Carré agé de 51
ans, laboureur, demeurant commune de Cohiniac, lesquels après
avoir prêté serment la main levée de dire la
vérité ont fait leur déposition et
déclaré que c'était de la fille
présente dont ils avaient entendu parler. Après leur
audition, Monsieur le Substitut a déclaré que
Michelle Fol est née du mariage de Jean Fol et de Michelle
Gicquel le 4 octobre 1806 en la commune de Cohiniac
».
Le 25 janvier 1830, à Cohiniac,
Jeanne Marie Fol épouse René Charles Domalain, un
jeune homme de la même commune. Le mariage religieux
n’est célébré que quelques
semaines plus tard, le 18 février. Louis et Jacques
Crézé, les deux beaux-frères de
Jeanne Marie, sont les témoins... Mais un an et quelques mois
plus tard, le 16 mars 1831, Jeanne Marie décède
à Boquého à l’âge de 21
ans.
Le vendredi 5 février 1836, à
Cohiniac, Anne Marie Fol épouse Michel Corno. Bien que le
jeune marié soit aussi de Cohiniac, c’est à
Saint-Donan que s’installe le jeune couple et c’est
là que naîtront leurs enfants.
Jean
Louis est le benjamin de la famille. Il est aussi le premier de nos
ancêtres à porter officiellement à
l’état civil le patronyme de Le Fol. Il
n’a plus que sa mère et ses deux sœurs
Marie Magdeleine et Michelle lorsqu’il se marie. La
cérémonie a lieu à Boquého le 21
février 1838 ; il épouse ce jour-là Jeanne
Marie Carpier, une jeune fille de cette commune. Mais c’est
à Saint-Donan que leurs enfants verront le jour.
Depuis
ces années 1830-1840, les générations se
sont succédé. La famille s’est agrandie.
Nos recherches sont certes incomplètes mais nous avons
dénombré à ce jour (13 avril 2006) :
348
descendants de Marie Magdeleine Fol et Louis Marc
Crézé
467 descendants de Michelle Fol et
Jacques François Crézé
85
descendants d’Anne Marie Fol et Michel Corno
et 556
descendants de Jean Louis Le Fol et Jeanne Marie Carpier.
La
vie a continué et elle continue même si nos chemins
se séparent maintenant. À chacun de nous
d’ajouter sa propre page à cette histoire familiale,
une page originale et consistante, conviviale et responsable, humble et
lumineuse.