À
Saint-Gilles-Pligeaux, (Côtes-d'Armor)
La fontaine
Saint-Gilles,
fontaine double, abritait jadis
dans
ses niches,
à gauche
saint Gilles et saint
Loup,
à droite, saint Laurent.
Le
carême de 1730 vient de commencer. Le 22 février,
mercredi
des Cendres, le prêtre répand une pincée de
cendre
sur la tête des fidèles pour rappeler à
chacun la
fragilité humaine. Rappel vraisemblablement superflu
à
cette époque où chacun se sait exposé
quotidiennement à l’épidémie, la
mort, l’ankou qui, sans
répit, poursuit sa terrible moisson.
Les
coups sont rudes à Kerscouarhat en ces jours-là.
Marie
Cadoret et son fils Guillaume décèdent le
même
jour, victimes vraisemblablement d’une maladie contagieuse.
Le
lendemain 25 février, ils sont inhumés dans
l’église ; elle a un peu plus de cinquante ans, il
n'en a que
vingt-cinq.
La présence de Jacques,
Anne et Marguerite, les Folls ses enfants
est indiquée à la sépulture de Marie Cadoret
et de
son fils. Guillaume Fol et Marie Cadoret avaient donc un
neuvième enfant dont nous n’avions trouvé
précédemment aucune mention dans les registres
paroissiaux : Marguerite. Dernière nommée, elle
devait
être la plus jeune des trois enfants survivants. La
présence de Guillaume Fol, le père, n’est
pas
indiquée. Sans doute était-il déjà
décédé ? À ce jour, aucun
document ne
nous a permis de situer la date de sa mort : pas d’inventaire
après décès, pas de partage. Un jour
peut-être ?
Cinq mois plus tard, le
dimanche 23 juillet
1730, est faite en l’église de
Senven-Léhart, la
première publication de bans du mariage annoncé entre
Jacques Fol et Jeanne Thomas. Jacques, le fils aîné
de
Guillaume Fol et de Marie Cadoret, vient d’avoir trente ans.
Jeanne est
la fille de Claude Thomas et Jeanne Allaire de Saint-Gilles-Pligeaux.
C’est
dans cette paroisse qu’ils se marient le mardi 17 octobre
1730.
André Trubuil et le Sieur Courtin – qui
signe – sont leurs
témoins. Ce sont les seules personnes citées dans
l’acte
de mariage. Il n’est fait aucune mention des sœurs
de Jacques :
Anne, Marie, Françoise, Marie et Marguerite. Mais il
est
vrai que bien souvent à cette époque, les registres
ne
retiennent que le nom des hommes présents aux mariages et
sépultures.