Détail du porche de l'église abbatiale de Coëtmaloën que Claude Jouan a certainement franchi bien des fois et en particulier ce 6 janvier 1731.
Samedi
6
janvier 1731, c’est la fête de
l’Épiphanie : pas question de vaquer
aujourd’hui aux travaux habituels ;
l’Épiphanie est une fête
chômée. Jacques Fol a assisté à la
messe matinale. Avec les voisins et voisines, Jeanne prend la direction
du bourg pour la grand-messe de onze heures. Le Curé va y
faire la troisième publication des bans de mariage de sa
belle-sœur Anne Fol et d’Alexandre Jégou de
Kerpert. Mais aujourd’hui, Claude Jouan, le voisin, ne les
accompagnera pas ; il assiste à la messe à
l’abbaye de Coëtmaloën car, pour respecter
la coutume, il doit – comme tous les autres fermiers des
moines – y porter du sucre. Cela figure même dans le
bail qu’il a signé le 3 août
précédent : « ... S’oblige
aussi le dit preneur de donner et porter à la dite abbaye le
jour des roy prochains venant un pain de 4 à 5 livres pesant
du plus beau sucre royal suivant la coutume des autres fermiers de la
dite abbaye. » (A.D.
Côtes-d'Armor, H 309 - D’après le
Dictionnaire de l'Académie Française, 5e
édition, Paris 1798, il s’agit de sucre qui a
été raffiné deux fois.)
Samedi
24 février 1731, voilà un an que Marie Cadoret et son
fils Guillaume sont décédés ; voilà
un an qu’ils ont été inhumés dans
la nef de l’église tréviale de
Léhart. C’est aujourd’hui le
service du bout de l’an. Toute la famille, les
voisins, les amis se rendent à l’église
pour ce service solennel à son de cloche.
Jacques et Jeanne prennent place “dans” le banc
familial : il leur est réservé car
c’est là, sous leurs pieds, qu’ont
été inhumés leurs parents...
Bientôt s’élèvent les
prières en latin pour le repos de leurs âmes, De
profundis ... Libera.
Jean, Guillaume
et Renée sont les premiers enfants de Jacques Fol et Jeanne
Thomas. Ils naissent à Kerscouarhat en janvier 1733,
décembre 1734 et mai 1736 mais décèdent
malheureusement tous les trois. Françoise Fol, la
sœur de leur père, est marraine de
l’aîné. Les autres parrains et marraines
sont le plus souvent des voisins du village où toutes les
familles sont plus ou moins apparentées : Jean
Lescop, Guillaume Le Roy, Françoise Toraval, Jean Le Lan,
Renée Le Cozléer.